Sur la quarantaine de films que nous avons réalisé, nous avons essayé différentes techniques d’animation (papiers découpés, ombres, dessin animé, pâte à modeler, volume) et aussi différents univers. Parmi ces techniques, nous avons essayé quelques fois d’animer des dessins sur des photos. C’est de l’animation 2D traditionnelle dessinée image par image à la tablette graphique sur des décors en photographie. Mais pour que l’animation s’intègre au mieux dans ce réel en photo, il nous fallait aussi en animer quelques morceaux : une porte qui claque, un pan de nappe qui bouge, le petit tiroir d’une boîte d’allumettes qui s’ouvre. Ces animations ont été faites en stop motion, image par image. La boîte d’allumettes s’ouvre en plusieurs photos, puis nous avons dessiné la souris qui l’ouvre par dessus ces photos. Pour chaque plan, il fallait que l’on voit quelle partie du décor allait être animée et l’anticiper. En dessin animé, on peut créer les décors tels qu’on les désire pour la mise en scène. En partant d’un décor existant, il fallait que l’on s’adapte au lieu. Ce décor a donc été un élément essentiel dans l’écriture de l’histoire. Il aura autant été une aide pour l’inspiration, qu’une contrainte pour les limites qu’il nous imposait. Sur un temps de création très réduit, cela s’est avérer être une aide précieuse, car cette limite nous permettait de ne pas nous perdre dans l’écriture.
D’un point de vu narratif, cette technique permet de mettre de l’imaginaire dans le réel. En prenant un autre point de vue pour montrer le réel, la magie arrive presque seul. C’est ce que l’on peut obtenir avec la macro photographie. Quelques films ont utilisé ce procédé : Marie Poppins, Qui veut la peau de Roger Rabbit ? Le numérique aujourd’hui, nous facilite grandement la tâche. Nous pressentons qu’il y a encore bien plus à imaginer que ce que nous avons pu faire avec les 4 films déjà réalisés avec cette technique. On pense que nous en réaliserons encore quelques autres.