FOUR DAYS de Manon Fourquaux – Le Court du Mois

FOUR DAYS de Manon Fourquaux – Le Court du Mois

29 décembre 2019 0 Par pertinence.retinienne

FOUR DAYS de Manon Fourquaux

 

Chers lecteurs, le court du mois de Décembre arrive tard. Et pour cause : j’ai reçu un très grand nombre de court métrage suite à mon appel à film lycéen ! Quel plaisir d’avoir reçu tant de propositions, et quel bonheur de les regarder ! Mais forcément, ça m’a pris pas mal de temps. Mais le voilà, vous allez découvrir auourd’hui l’univers de Manon FOURQUAUX. Ancienne étudiante de l’EICAR, elle a réalisé durant ses études Four Days. Bon visionnage !

INTERVIEW : Rencontre avec Manon FOURQUAUX, réalisatrice de Four Days

 

Manon FOURQUAUX, réalisatrice de Four Days

Quentin (PR) : Salut Manon et merci beaucoup pour ta participation à cet appel à Films Etudiant ! Ton court métrage a deux ans maintenant, pourrais-tu nous raconter ton parcours ?

Manon : Bonjour ! Merci beaucoup à toi de partager FOUR DAYS ! Eh bien, je m’appelle Manon et j’ai 24 ans. J’ai toujours été intéressée par le milieu créatif, aussi loin que je puisse me souvenir. Ce n’est qu’au lycée que j’ai commencé à m’intéresser de plus près au cinéma, j’ai intégré une association, appelé BORDERS. Son but est de faire découvrir le cinéma aux jeunes de la ville à travers les conflits ayant eu lieu en Europe. Sa devise : « Film the world and change it ! ». C’est de cette expérience qu’est née mon envie de réaliser des films.

J’ai intégré l’EICAR en section Réalisation où durant ces trois années d’études, j’ai réalisé différents projets : spots, pubs, court-métrages, etc. Depuis ma sortie, FOUR DAYS a circulé dans une dizaine de festivals dont un où il a remporté un prix.

 

Photo de tournage de Four Days

Q : Tu as donc réalisé ce film durant tes études à l’EICAR. Peux-tu nous en dire un peu plus sur le contexte et les conditions de tournages ?

M : J’ai écrit FOUR DAYS en 2ème Année pour finalement le réaliser l’année suivante, en 2017 lui laisser ainsi le temps de maturer.

Nous n’avions pas beaucoup de temps de préparation et la plus grande difficulté était de trouver le premier rôle mais aussi tous les enfants figurants de la salle de classe.

Pour ce qui est du budget, le matériel nous était fourni par l’école. En revanche, tout le reste était à notre charge. J’ai donc ouvert une cagnotte en ligne et dû financer une partie moi-même.

L’équipe technique était principalement composée d’étudiants de l’école. Pour certains, ce sont des amis avec lesquels je me suis entourée au cours des trois années.

 

Photo de tournage de Four Days

Le film a intégralement été tourné à Choisy-le-Roi, la ville où je suis née et où je vis toujours.

Les scènes dans la maison se passent chez moi et celles à l’école se déroulent dans mon ancienne école primaire. Autant dire que ça fait drôle d’y revenir une fois adulte pour tourner un film !

En réalité, les plus grandes contraintes que l’on avait ont été en préparation. Une fois sur le tournage, je dois dire que nous n’avons pas réellement eu de gros problèmes ou d’imprévus.

Q : Je trouve que ton film est très fort. D’autant plus qu’il transmet des émotions fortes et variées. Car à la fois je le trouve “mignon”, mais évidemment terrible… Pourquoi avoir écrit ce film ? Et pourquoi 4 jours ?

M : J’ai voulu retranscrire une angoisse que j’avais quand j’étais enfant. J’ai surtout voulu mettre l’accent sur l’attente, qui fait grandir l’angoisse à mesure que passent les jours.

C’est pourquoi le film a un titre qui correspond à une durée. Celle de l’action angoissante sur laquelle s’étend le métrage.

 

Photo de tournage de Four Days

Et pourquoi 4 jours et pas 5 ou 18 ? En écrivant, je souhaitais qu’il y ait des scènes à la maison et des scènes à l’école. Donc il y a 2 jours de week-end et 2 jours en début de semaine.

Il fallait aussi une cohérence dans la durée où Kevin reste seul. Vivre trop de temps seul n’aurait pas été crédible pour un garçon de 10 ans.

Q : Quand on réalise un film, diriger des enfants est un des exercices les plus compliqués. Comment as-tu trouvé ton acteur principal et comment as-tu travaillé avec lui ?

M : Comme je le disais, nous manquions énormément de temps en préparation. Nous avions posté des annonces sur un maximum de réseaux pour trouver nos enfants, en particulier le rôle de Kevin sur lequel repose le film. Nous avons fait passer des castings avec quelques garçons, mais ça ne collait pas assez.

Plus nous avancions, plus c’était compliqué d’organiser des rencontres. Les enfants n’étaient bien évidement pas disponibles en journée de semaine et les parents avaient eux aussi leurs propres impératifs.  J’ai fini par envoyer aux parents les scènes que nous faisions jouer au casting. Ils me renvoyaient directement une vidéo de chez eux.

 

Photo du film Four Days

C’est comme ça que j’ai eu un premier coup de foudre pour Roman VILLEDIEU ! J’avais reçu 2 vidéos, il s’agissait de la scène de Robinson Crusoé et de celle de fin, le dialogue avec Greg des services sociaux. J’ai tout regardé en boucle tellement j’étais conquise. Roman avait le bon ton, le bon regard, il manquait juste un peu de direction mais c’était déjà le rôle à 95% ! 

Après ça, tout a été très vite. J’avais également reçu des vidéos d’un autre garçon, Théo TAGGUEB qui était beaucoup plus décontracté, farouche et blagueur, ce qui correspondait au rôle d’Adam, l’ami de Kevin.

Pour tous les enfants figurants, j’avais contacté des troupes de théâtre à Paris mais nous n’avions jamais eu de réponse. Je me suis donc tourné vers l’Espace Langevin, un centre socio-culturel de Choisy-le-Roi proposant diverses activités pour les jeunes. L’annonce a circulé et mon téléphone n’arrêtait pas de sonner ! Pour les parents, c’était très avantageux : on proposait de garder leurs enfants 2 jours, gratuitement et juste à côté de chez eux ! Je remercie au passage les interlocuteurs que j’ai eus à l’Espace Langevin car ils ont été adorables et très investis pour notre projet.

 

Photo du film Four Days

Q : Lorsqu’on filme des séquences de cours, il y a toujours un sens au choix du thème de la leçon. Le parallèle avec Robinson Crusoé est intéressant et essentiel, peux-tu nous en dire quelques mots ? Qu’en est-il des autres thèmes abordés en classe ?

M : Durant la phase d’écriture, je me suis dit que la contrariété de Kevin devait se répercuter quand il est en cours. Il y a donc un premier passage où il se fait reprendre parce qu’il n’est pas attentif. J’ai pensé qu’il pouvait être intéressant que se produise également l’inverse : que Kevin soit le seul en phase et à même de comprendre le ressenti d’un personnage dans une œuvre étudiée en cours. En l’occurrence, Robinson Crusoé était une œuvre toute trouvée pour coller aux émotions de Kevin et offrir une crédibilité en matière de programme et de niveau scolaire.

Louis XVI, en revanche, c’est simplement le souvenir d’un cours passionnant en CM2 sur sa fuite à Varennes.

Q : Un grand merci d’avoir accepté de partager ton film avec les lecteurs de Pertinence Rétinienne. Je pense qu’on a tous hâte de voir ton prochain film. As-tu des projets en cours ou en préparation ?

M : Merci beaucoup, je suis contente que FOUR DAYS ait retenu ton attention ! En ce moment, j’ai plusieurs projets en cours d’écriture ou achevés, et en recherche de financement. Je mets donc de l’argent de côté et continue de développer mes projets personnels, notamment « BLOPY », un personnage créé également durant mes études. Il repose sur un petit nez de clown irrévérencieux qui incarne différents personnages dans des contenus vidéos variés : sketchs, parodies, critiques, mises en scènes, vidéos éducatives, etc.

 

Affiche du film Four Days

Pour aller plus loin :

  • Il existe un petit Making off de FOUR DAYS que je vous invite à regarder en cliquant ici !
  • N’hésitez pas à jeter un oeil au site personnel de Manon en cliquant !

Q.